LE
PRIEURE
La grande et la petite Histoire
La tradition
attribue à Saint-Cassien la
fondation d'un premier ermitage
au sommet de la Montagne
Sainte-Victoire .Il n'existe
aucune preuve archéologique ou
historique pour confirmer cette
assertion. Les constructions qui
existent aujourd'hui au sommet
de la montagne remontent au
milieu du XVIIe siècle. Une
chapelle , plus ancienne ( et
déjà ruinée au XVIe siècle ),
existait probablement à
l'emplacement de l'édifice
actuel. L'érudit aixois Roux
Alphéran qui parcourut la
montagne en 1806 indique son
emplacement en précisant que le
sanctuaire recevait le jour par
une trappe aménagée dans une
terrasse. Le sanctuaire médiéval
semble donc avoir été au moins
partiellement souterrain .Au
XVIIe siècle un prêtre de
Saint-Sauveur d'Aix Aubert
décide de s'y établir en
compagnie de son frère pour y
mener une vie de prières .Les
seigneurs de Vauvenargues , de
Beaurecueil et de Saint-Antonin
, propriétaires des lieux , lui
cédèrent des portions de
terrain.Il semble que les
rigueurs du climat aient mis
rapidement un terme à cette
pieuse initiative .En 1653 Un
riche commerçant aixois , Honoré
Lambert , gravement malade ,
promit s'il recouvrait la santé
de restaurer la chapelle du Mont
Venture et de la dédier à
Notre-Dame de la Victoire. C'est
la première mention du mot "
Victoire " qui s'imposera par la
suite, s'étendra à l'ensemble du
massif et supplantera
définitivement l'appellation
originelle de " Venture
".Lambert guéri , respecta sa
promesse et fit élever en 1656
la chapelle actuelle .Les
alentours du sanctuaire furent
aussi aménagés : construction de
bâtiments attenants , creusement
d'une citerne , agrandissement
de la brèche dite " des Moines "
pour augmenter l'ensoleillement
de la cour. Dans la période qui
suivit la chapelle fut desservie
irrégulièrement et pendant de
courtes périodes successivement
par les Carmes , par les
Camaldules puis par divers
ermites .L'ermitage fut
progressivement abandonné et
tomba en ruines dans le courant
du XIXe siècle.
La Montagne n'en
demeura pas moins un lieu de
pèlerinage .Le pèlerinage
principal ( " Lou Roumavagi
dou Mon Venturi " ) avait
lieu le 24 avril , jour de la
fête de Sainte Venture : " On ne
saurait trop se faire une idée
de la joie qui s'empare de tous
les esprits et de l'ardeur que
montrent ( les pèlerins ) pour
faire ce pieux voyage .Mais ce
qui a lieu de surprendre , c'est
que les vieillards eux-mêmes
prétendent ne pas pouvoir s'en
dispenser. Les mères de famille
sont obligées de veiller de près
sur leurs petits-enfants et ,
malgré leur surveillance , il y
en a toujours quelques uns qui
se joignent à la caravane " (
Villeneuve ).Par ailleurs , les
habitants de Pertuis avaient
fondé un groupement : les
Venturiers qui gravissaient
chaque été la montagne pour la
fête de la Saint-Jean. Leur
pèlerinage dura jusqu'au second
Empire. Les pèlerins allumaient
un feu de joie sur le sommet
pendant qu'un autre foyer était
allumé à Pertuis sur l'aire des
Capucins .Les pèlerins se
couronnaient de fleurs et
exécutaient une farandole .Comme
le soulignent de nombreux
érudits locaux cette fête n'est
pas sans évoquer les anciennes
traditions préhistoriques et
celtiques qui célébraient ce
jour-là le passage au solstice
d'été .
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